Ensemble théâtral et musical Génération chaos.
De la droite vers la gauche Piersy Roos, Yovan Gilles et Naïm Amor.
atelier et/ou Chantier public « Sync » (approche DE LA SYnchronie in/consciente) – Musique, danse, théâtralité
Démarche interdisciplinaire dans le champ du spectacle vivant, de l’anthropologie, des sciences cognitives, de la théorie de la communication et de la philosophie.
Le Sync désigne un processus de créativité et de recherche ouvert à tous (amateurs et professionnels), à travers lequel des musiciens et des danseurs se proposent d’explorer l’instabilité au plan expressif, dans un contexte évolutif où le public est invité à participer.
Le Sync, abréviation de synchronie, désigne ce qui se passe lorsque des individus bougent ensemble sans avoir le même rythme et les mêmes mouvements, créant une sorte de danse synchronisée sans orchestration consciente. Cette notion, au plan de l’anthropologie culturelle, a été décrite par Edward T. Hall dans son ouvrage Au-delà de la culture. Mais c’est Marc’O qui, au sein du Laboratoire d’études pratiques sur le changement, en fera l’objet d’expérimentations au plan expressif et de la théâtralité avec l’ensemble théâtral et musical Génération chaos sous la direction musicale de Jean-Charles François de 1993 à 1999.
Approche méthodologique
Il s’agit de saisir le monde des sons dans sa relation simultanée au langage corporel et chorégraphique à travers l’interaction des danseurs et des musiciens sur une scène ouverte.
Concrètement, à partir d’un rythme ou d’une polyrythmie esquissée par des musiciens, le où les danseur(s) interviennent en cohérence avec l’enveloppe sonore initiale.
Il en résulte des combinaisons expressives visuelles et sonores qui reflètent les différences des uns et des autres et se nourrissent de la diversité des savoirs, des pratiques et des styles.
Cette expérimentation s’appuie sur une attention aiguë portée au processus expressif lui-même, aux émergences, à la situation d’expérience avec ses réussites mais aussi sa fragilité.
Elle invite les musiciens à une approche corporelle de l’instrument et pour les danseurs, à l’écoute des musiciens, d’investir l’enveloppe musicale, pour essayer ensuite de modifier la musique.
Pour user d’une métaphore, disons que pour les musiciens, le corps du danseur devient « une partition vivante dans l’espace ». Pour le danseur, à l’affût des sons, la musique devient le matériau lui servant à élaborer son langage gestuel in situ.
Chacun essaie ainsi, avec l’autre, de dépasser ce qu’il sait à partir de ce qu’il sait et de sa manière personnelle d’être et d’agir.
Un des aspects les plus significatifs concernant cette recherche sur la créativité repose sur un dispositif d’interaction réunissant des danseurs et des musiciens expérimentés, mais impliquant une ouverture au public invité à participer d’une façon évolutive.
Il ne s’agit pas d’un spectacle mais d’un processus de créativité, ouvert à tous, à travers lequel musiciens et danseurs se proposent d’explorer l’instabilité au plan expressif (musique/danse/voix). Ce processus est ensuite élargi au public sur l’invitation des danseurs et des musiciens ayant une pratique plus aguerrie.
Photo : Génération chaos (Federica Bertelli et Samira Sissani)
Les recherches engagées sur le jeu de l’acteur dans ses interactions avec la production musicale et chorégraphique offrent l’opportunité d’une réflexion approfondie sur des processus de créativité collective par lesquels, au-delà des logiques d’interprétation et de représentation, chacun devient auteur/acteur de sa pratique.
La notion d’objet sonore et gestuel constitué dans sa globalité – c’est-à-dire non seulement par sa sonorité en tant que telle, mais par l’enveloppe (dynamique, rythmique, mélodique, harmonique, …) qui l’articule dans le temps – devient un élément important de la manière
Le désordre, comme pluriel d’ordres, nous invite à investir le déséquilibre à travers des agencements provisoires et des combinaisons matières/mouvements, balbutiant le récit du possible scénique.